Amarbayasgalant Khiid

8 juillet 2012

Le monastère d'Amarbayasgalant ou "monastère de la félicité tranquille", est un des trois plus grands centres bouddhistes de l'école Gelugpa du bouddhisme tibétain en Mongolie. C'est aussi le mieux conservé en terme d'architecture. Aujourd'hui 30 moines sont rattachés à ce monastère et 50 élèves sont en cours de formation. Nous l'avons rejoint après 40km d'une vallée sauvage, parfaite mise en condition pour arriver jusqu'à ce lieu de pèlerinage reculé de la civilisation.

Construit entre 1727 et 1736, c'est un des rares monastères a avoir échappé partiellement à la destruction de 1937 par les communistes. Comme en URSS ou en Chine Populaire, la Mongolie a suivi les préceptes de Staline à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Les purges ont officiellement éradiqué le Bouddhisme Tibétain du pays pour un bilan humain de l'ordre de 30 000 à 35 000 morts soit 5% de la population de l'époque.

Les bâtiments de la section centrale sont heureusement demeurés presque intacts. Les statues et les manuscrits ont soit été pillés par les communistes, soit cachés jusqu'à des temps plus cléments. Le travail de restauration a commencé en 1988 et de nombreux temples sont encore aujourd'hui en rénovation. On sent bien lors de la visite qu'il y a un manque criant de moyens pour remettre en état les bâtiments. En même temps, au début du XXe siècle on comptait jusqu'a 2000 moines sur le site. Il n'est peut être pas utile de tout rénover pour laisser ensuite les bâtiments vides...?

On peut rentrer et se balader tout naturellement dans l'enceinte. Il n'y a pas de visite guidée ou quoi que ce soit organisé pour les touristes. C'est donc un moment très agréable qui respire l'authenticité. En amont du monastère, un escalier majestueux rejoint une grande stupa. L'intérêt réside principalement pour nous touristes dans la vue magnifique sur la vallée et la perspective sur le groupe de temples et les yourtes alentour.

Le monastère a été construit à l'origine pour déposer les restes de Zanabazar, le premier Bogdo Gegen. Amarbayasgalant montre une grande unité stylistique. Le style général est chinois de l'époque mandchoue, avec des influences mongole et tibétaine. On retrouve des temples très similaires pour nos yeux néophytes à ceux de la Cité Interdite ou du Palais d'Eté. Le plan général est symétrique et les bâtiments principaux se suivent l'un l'autre le long d'un axe nord-sud, et les bâtiments secondaires sont sur des axes latéraux parallèles.