17 jours en zone tropicale
Comme nous vous le disions, le nord de la Mongolie est très diffèrent du sud d'Oulan Bator. Il faut dire aussi que nous sommes un mois plus avancé dans l'été, la saison des pluies ici. L'humidité relative est très importante (à comparer avec les 15% que nous avions dans le Gobi) et notre petite tente mono-paroi montre toutes ses limites. Une expérience pour illustrer le taux d'humidité consiste simplement à mettre un sac à dos de 11/12 kg et marcher en plein soleil pendant 1 km, soit 12 min pour nous. Dans le Gobi nous en ressortions tout à fait secs, la transpiration s'évaporant au fur et à mesure, tandis que depuis 17 jours, nous sommes trempés de sueur après ce petit effort. Vous imaginez comment nous sommes poisseux lorsqu'on se glisse dans les duvets après une bonne journée de marche...
Nous subissons également plusieurs averses par jour, avec parfois de la pluie toute une nuit durant. Ne vous fiez pas trop aux photos, nous ne sortons pas l'appareil sous la pluie. Nous sommes donc confrontés à des problématiques nouvelles. Déjà, il faut faire sécher dès que possible le matériel et principalement nos duvets si hydrophiles... Ensuite, nos pas nous mènent régulièrement dans des marais spongieux, où un trou un peu trop profond peut nous tremper les pieds pour plusieurs heures. Il faut aussi et c'est le problème principal, s'accommoder des moustiques. Leur présence casi-continue nous oblige à porter des vêtements longs et à nous réfugier sous la tente aussitôt montée.
Les paysages que nous avons traversés ces derniers jours sont donc à l'opposé d'un désert. Pour tout dire, heureusement pour le dépaysement qu'on voit quelques yourtes de temps en temps, sinon on se croirait dans les Vosges (c'est Julie qui parle) ou dans les Alpes (dixit Philippe). Il y a les maisons en bois type chalets, les vaches, les moutons, les grandes prairies, les vallées verdoyantes... et même des Suisses qui font du fromage (on en reparlera dans un prochain post). Ces quelques yourtes nous semblent d'ailleurs assez mal reparties. On peut croiser plusieurs "agglomérations" de 4 ou 5 gers dans les fonds de vallées mais dès que nous sortons un peu des pistes pour couper en suivant un azimut, on se retrouve très seuls.
Laquelle est la vache Milka ?
Dans les 17 derniers jours, nous avons parcouru 360 km. Dans un premier temps, nous suivions une rivière pour quitter la capitale, puis nous avons passé cette rivière pour rejoindre le fleuve Orhon, le traverser vers l'ouest et nous diriger par une voie inusitée vers le mieux conservé des monastères mongols, l'Amarbayasgalant. Lors de notre retour vers l'axe principal nord-sud que nous suivons depuis que nous sommes en Mongolie, nous savions que nous allions devoir traverser à nouveau l'Orhon. Nous étions un peu inquiets car nous savions qu'il n'y a pas de pont sur cette partie du fleuve. Finalement, un bac nous a permis de reprendre pied sur la rive droite du fleuve et rejoindre Darhan.
Le fleuve Orhon et ses poissons qui sèchent au soleil (quand il y en a !)