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Next Steppe : Un couple à pied dans le Gobi
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27 mai 2012

No Man's Land

En ces temps troubles de débat identitaire sur l'ouverture des frontières intra-Europe, on voudrait vous conter le passage de la frontière sino-mongole !
La Chine et la Mongolie ont en commun 4677 km de frontière, soit la 4ème plus longue frontière terrestre, mais n'ont créé que 3 postes frontière dont un seulement est ouvert aux étrangers. En arrivant du côté chinois, on comprend vite qu'il ne s'agit pas d'une frontière à l'européenne où les postes frontière sont distants de quelques dizaines de mètres à peine. Entre ces deux géants qui ne manquent pas d'espace au milieu du Gobi, un no man's land de plusieurs kilomètres sépare les bureaux des fonctionnaires. De plus, côté chinois, le premier checkpoint est encore situé quelques km plus au sud, et c'est ce point qui marque le début des hostilités !

Il n'est pas possible de se déplacer autrement qu'en véhicule sur la route qui joint les deux pays. Or, nous ne sommes pas les seuls à être a pied, des mongols arrivent aussi en bus et en taxi. A cet endroit précis se joue donc un énorme pari pour essayer de caser tous les piétons et leurs énormes bagages dans les jeeps d'un autre âge des mongols qui rentrent surchargés de produits chinois. Une poignée de sino-mongols font leur beurre sur le dos des candidats au passage de frontière. Leur "job" consiste à arrêter les chauffeurs, négocier la prise en charge des piétons à 5 euros/pers, à recupérer 2 euros/pers et à "mettre en relation" les chauffeurs et leurs nouveaux passagers. C'est un véritable trafic, honteux, car évidemment ces intermédiaires ne servent absolument à rien et gagnent sacrément bien leur vie ! Au rythme d'une jeep toutes les 5 minutes qui s'arrête forcément au checkpoint, les intermédiaires sont absolument inutiles. Mais impossible de faire sans eux, leur agressivité et leur mauvaise foi...et tout cela sous l'oeil complaisant du garde-barrière chinois.

Avec le Trollix, trouver un véhicule n'est pas une mince affaire ! Les vieilles jeeps sont déjà affreusement chargées, des cartons sont fixés entre les roues sous la voiture, les passagers sont entassés dans l'habitacle et parfois les portières ne ferment même pas... Finalement, le Trollix est benné sur le capot d'une vieille bagnole, nous nous casons tant bien que mal, et nous voilà parti. Nous devons insister pour attacher le Trollix avec des tendeurs, ce qui ne semble absolument pas nécessaire au chauffeur...

DSC05938

Puis s'ensuivent une succession d'arrêt et de faux départs à différents checkpoints, où nous sommes surpris par l'empressement des Mongols. Toujours ils courent pour faire les démarches, démarrent au quart de tour, nous somment de nous presser, puis attendent de longues minutes 2 mètres plus loin. Tout le monde est alors en dehors des voitures, à pied précisément, alors que cela était parfaitement proscrit à la première barrière... Les risques encourus par les passagers qui sont accrochés à l'extérieur des voitures sont quand même non négligeables ! Mais visiblement, cela est mieux que de laisser les gens marcher...

DSC05939

Nous n'avons rien compris à l'ambiance et au comportement des gens sur cette frontière. Tout nous a semblé décalé et mal à propos, et quand enfin nous atteignons le côté mongol, que notre jeep est partie sans nous prévenir en nous laissant en plan à 3 km de la ville, c'est avec un certain soulagement que nous rechargeons sac et Trollix et quittons à pied ce capharnaüm indigne de deux pays qui se veulent civilisés.

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Commentaires
N
c'est comme à Paris, il ne faut pas rouler à la sortie des bureaux...... Il faudrait exporter notre Bison futé ......!!!!(ceci pour vous remonter le moral). Baisers. Nicole
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