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Next Steppe : Un couple à pied dans le Gobi
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8 août 2012

En mode Robinson sur le plus grand lac du monde

Après Babushkin, nous obliquons plein ouest le long du Baikal, en direction d'Irkoutsk. Nous sommes dans le mauvais temps qui ne va plus nous quitter cette semaine. La topographie des lieux est très simple : une rive de galets ou de sable avec parfois quelques rochers marque le niveau du lac, à 455m d'altitude. Entre une dizaine de mètres et 1 km du bord de l'eau, on trouve la double voie du Transiberien. Voie électrifiée parcourue 8 à 10 fois par heure par un convoi de marchandises ou un train de voyageurs. Parallèle au train, la grande route qui relie Moscou à Vladivostok court dans la forêt. Au sud, la chaine de montagne de l'Ama Dablan culmine à plus de 2500m. Partout dans les intervalles, la grande et impénétrable taïga. Et tous les km, une rivière à traverser. Selon son humeur, le randonneur au long cours peut donc choisir entre la rive, la voie ferrée ou la route. On a déjà vu choix moins cornélien ! Les 3 itinéraires ont leurs inconvénients. Aucun n'a vraiment d'avantage.

La rive est évidement la plus belle et la plus sauvage. C'est là qu'on revient invariablement tous les soirs pour planter notre tente. C'est aussi là qu'on étanche notre soif quand on n'a pas de rivière propre sous la gourde. Mais la progression y est d'une lenteur désespérante. Les galets et le sable nous enlisent au sol, les arbres poussent parfois jusqu'au bord et nous obligent à des acrobaties aériennes pour rester sec. Et les rivières nous voient nous déchausser, voir nous déshabiller entièrement, beaucoup trop souvent. Sans compter qu'une profondeur de plus de 1m40 nous bloque définitivement. On se tourne alors vers les ponts de la voie ferrée.

Pour celui qui sait adapter son pas à la largeur des traverses de chemin de fer, suivre le Transiberien peut être une bonne option. Il faut choisir le côté gauche de la voie, à l'inverse de la France, pour voir les trains venir de face. Bien sûr les convois sont lents, peut être 60 km/h, mais toutes les 5 min, il faut se réfugier dard dard dans la bas-côté. Par très propice aux rêveries tout ça...

La route est une route nationale avec son lot de camions surchargés lancés à plus de 100km/h, ses Ladas brinquebalantes au bruit strident et ses berlines japonaises qui passent telles des fusées. Un petit talus accueille les pas du marcheur qui se demande bien ce qu'il fait sur la Nationale 7.

On jongle donc entre ces 3 itinéraires parallèles, en se précipitant sur les petits sentiers que les employés de la SNCF locale ont parfois aménagés. Les routes carrossables à l'approche des villages sont elles aussi louées à leur juste valeur. Il faut juste avoir de bonnes chaussures dans les herbes hautes, trempées nuit et jour par le crachin du lac ou tout simplement par les pluies quotidiennes.

C'est dans cette ambiance que nous progressons. Heureusement, 3 problèmes récurrents du marcheur n'existent plus ici. Jamais de problème d'eau potable, il y a la plus grande citerne du monde à nos pieds, continuellement remplie par des centaines de rivières. D'autre part, la navigation est extrêmement simplifiée. Il suffit de suivre la rive et nous arriverons au but ! Enfin, les spots de campings sont partout. Nous trouvons toujours des bivouacs idéaux et le bois à disposition nous autorise tous les feux de camps et BBQ voulus.

 

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Commentaires
V
Très beau récit de voyage. <br /> <br /> C'est sympa et amusant d'être lecteur d'un blog ;o)<br /> <br /> Bonne continuation. Profitez en bien ! Virginie (copine de Milou)
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N
Je suis fier de vous mes petits galopins. Bravo pour votre courage et témérité ! A bientôt. Et surtout ne lâchez rien !!!
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