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Next Steppe : Un couple à pied dans le Gobi
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12 juillet 2012

Comme des JO avant l'heure

Le Naadam est une compétition sportive et une fête nationale qui célèbre l'indépendance de la Mongolie depuis 1921. Il existe en fait sous des formes plus ou moins similaires depuis 1206. Cette année, nous avons donc pu assister à Oulan Bator au 806ème Naadam organisé depuis Gengis Khan. Comme nous vous le disions , c'est dans la capitale mongole qu'on lieu les principales festivités avec notamment le concours national des 3 sports traditionnels mongols : le tir à l'arc, la course de chevaux et la lutte mongole. Depuis quelques années un tournoi de lancer d'os de cheville de mouton est également organisé, mais il n'a pas encore le prestiges des épreuves reines.

Après notre escapade dans le nord du pays, nous sommes revenus à UB pour récupérer nos passeports et le visa russe qui nous permettra de continuer notre périple sibérien. Nous n'avons pas choisi la date de notre retour dans le sud au hasard et c'est donc bien du coeur des évènements que nous pouvons vous commenter le déroulement du principal Naadam mongol, les 11 et 12 juillet.

Comme pour les Jeux Olympiques, une cérémonie d'ouverture dans le grand stade marque le début officiel des réjouissances, même si la veille nous avions déjà pu assister à plusieurs compétitions préliminaires. Mercredi 11 juillet, premier jour du Naadam c'est toute une foule qui se rend à pied pour la plupart au stade du sud de la ville. Le stade est plein mais ne ressemble guère aux immenses infrastructures utilisées chez nous pour le football ou le rugby. C'est donc quelques milliers de personnes seulement qui peuvent accéder à cette petite enceinte. La logistique est de très bon niveau, avec des tentes de snacks, des équipes de sécurité, des toilettes portatives... ce qui n'est pas pour nous déplaire et nous surprend agréablement de la part de ce pays que nous arpentons depuis plus de 6 semaines.

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Cette cérémonie mêle des aspects historiques et culturels à une Mongolie plus moderne. On peut ainsi observer des guerriers mongols tels ceux qui ont deferler sur l'Europe au XIIIème siècle suivi quelques minutes plus tard par un groupe de musique pop. Malgré tout, c'est bien la musique traditionnelle qui est omniprésente pendant la célébration qui voit se succéder des danseurs sur un rythme de chevauchée galopante, le discours du président, relativement sobre et ponctué de "hourras" par la foule et une grande parade au cours de laquelle se mélangent plusieurs dizaines de personnes dans de magnifiques costumes, le tout dans un désordre bien sympathique.

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Sitôt la cérémonie terminée, la pelouse est mise en état pour le début de la compétition la plus virile du Naadam: la lutte mongole, sous forme de tournoi à élimination directe avec 1024 lutteurs. Il s'agit d'un mix entre le sumo, le judo et la lutte greco-romaine : 2 mastodontes tout aussi musculeux que graisseux s'affrontent dans un combat de quelques secondes dont l'objectif est de mettre l'adversaire au sol. Le combat est très ritualisé. Les lutteurs arrivent sur le terrain en se tapant les cuisses et le postérieur avant d'aller danser autour des deux arbitres les bras tendus, imitant le vol de l'aigle. Puis les arbitres retirent les chapeaux des lutteurs, qui peuvent alors combattre. Les pugilistes portent un uniforme réglementaire, un slip rouge ("le feu") ou bleu (le ciel"), avec une mini veste assortie couvrant le haut des bras et des épaules. Pour y parvenir, seuls les saisies et les balayages sont autorisés (pas de coups frappés, c'est bien de la lutte, pas de la boxe thaïe). Après quoi, le vainqueur refait la danse de l'aigle et se fait remettre son chapeau, au contraire du vaincu qui est contraint de passer sous le bras droit du gagnant pour manifester sa défaite. Et le tournoi continue.

Ce sport est sans aucun doute spectaculaire mais les infrastructures mongoles ne permettent pas de le mettre en valeur. La pelouse est trop loin des gradins pour qu'on distingue les prises et les mouvements, il n'y a pas de tableau des résultats visible par le public et les combats sont simultanés pour des raisons de temps, créant une sorte de capharnaüm pour le spectateur. Le stade se vide donc (trop ?) rapidement et les spectateurs vont assister aux autres compétitions qui ont également débutées.

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Près du stade, nous rejoignons le champ de tir pour la compétition de tir à l'arc. Contrairement à la lutte, ce sport n'est pas réservé aux hommes. Il y a 2 différents concours pour les hommes à 75m de distance et pour les femmes à 65m des cibles. A la difference du tir à l'arc que nous connaissons en Europe, celles-ci sont constituées de petits cylindres places verticalement, à même le sol sur 3 rangées. Une sorte de casse-boite de nos kermesses en fait. Le concours de tir à l’arc est une tradition qui remonte à Gengis Khan qui l’avait institué afin de sélectionner ses archers les plus adroits. Les compétiteurs utilisent des arcs en bois dont le fil est fabriqué à partir de tendons d’animaux et des flèches créées à partir de branches d’arbres et de plumes d’oiseaux. On a le sentiment que la puissance des arcs n'est pas tout à fait adaptée la distance. Les trajectoires des flèches suivent une sorte de parabole, très loin des tirs tendus dont on a l'habitude.

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Pour la troisième compétition sur le site d'oulan Bator, nous rejoignons la halle ou se joue le "shagai" ou lancer d'osselets.

Le nom de ce jeu fait référence à l’astragale d’un mouton, un os de la cheville. Les joueurs utilisent une rampe de lancement en bois avec une section en L pour projeter un parallélépipède de plastique (ou d'os ?) vers 2 osselets placés à quelques mètres de distance, dans un corridor de juges/spectateurs. Ce sont plutôt des anciens qui s'illustrent à ce jeu, très expérimentés si l'on en croit l'usure de leur équipement. Ce qui surprend le plus le spectateur, c'est la rumeur ambiante. Il semblerait que les personnes placées à coté des joueurs psalmodient des refrains bouddhistes, tels des lamas dans un temple. Nous ne savons pas s'il s'agit de prier les Dieux, de déconcentrer l'adversaire ou d'encourager son favori. Les tireurs font preuve d'une belle précision pour tirer les osselets, comme à notre pétanque.

La dernière épreuve est malheureusement trop éloignée du centre ville d'Oulan Bator. Il s'agit de la course de chevaux à travers la steppe, située cette année à 40km de la capitale mongole. Il est complexe de s'y rendre pour un touriste sans tour organisé et nous ferons l'impasse car nous avons déjà assisté à ce type d'évènement lors d'un Naadam local (le recit ici).

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En marge des épreuves sportives, la ville est en ébullition pour cette fête nationale, principale fête de l'année pour les Mongols. Un feu d'artifice est même proposé à la population sur la place principale, Suhbaatar Square.

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Commentaires
A
Votre carte postale est bien arrivée au Brésil!<br /> <br /> Un immense merci!<br /> <br /> Très bonne et très grande surprise!<br /> <br /> bonne continuation!<br /> <br /> <br /> <br /> l'équipe Phytorestore Brésil!
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