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Next Steppe : Un couple à pied dans le Gobi
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29 avril 2012

Les campagnards

Les habitants du nord du Hebei sont à l'image de leur environnement : austères ! Voila qui ne fait pas notre affaire, et nous a surpris à plusieurs reprises. Se faire refuser l'abri sous les premières gouttes d'une tempête menaçante, ne lier aucune conversation à part "mei you" qui signifie "il n'y en a pas" et qu'on pourrait traduire par "de toute façon il n'y a rien pour vous dans ces villages de misère, allez-vous-en !" replace le voyageur un brin voyeur que nous sommes à sa juste place. Les gens sont indifférents à notre présence, et ce comportement nous déroute. Malgré la forte densité de hameaux (au moins quelques maisons tous les 5 km), nous pouvons difficilement compter sur l'accueil en cas de météo capricieuse. Tout juste arrivons nous à obtenir de l'eau lorsque nous en demandons.

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Les villages sont peuplés de vieillards. En cinq jours, nous n'avons aperçu que 2 ou 3 enfants en bas âge. Les écoles semblent désertées. Tout respire la poussière et la misère, et bien que les gens aient visiblement de quoi se nourrir, nous découvrons une forme de pauvreté, visible notamment à travers la (médiocre)qualité de l'habitat. Tout cela nous a beaucoup questionné et nous a amené à jeter un oeil sur wikipedia pour trouver quelques chiffres... le taux de natalité du Hebei est de 12 pour 1000, comme la Chine et comme la France. Alors, ou sont les enfants ? En ville sûrement avec les jeunes ! Le revenu annuel moyen à la campagne est de 4795 RMB/personne contre... 13441 RMB/personne en ville. Voila qui explique tout ! L'exode rural, est-ce bien cela ?

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Nous constatons avec stupeur la planification et la construction au milieu de nulle part de villes nouvelles de plusieurs centaines de milliers d'habitants. Encore cette Chine à deux vitesses, qui fait pousser le modernisme à la campagne, à grands renforts d'infrastructures gigantesques. Il n'y a pas comme en Europe de transition de densité entre la rase campagne et la ville. Les villes nouvelles sont construites si vite que les faubourgs n'ont pas le temps d'être développés, et que des villages d'une autre époque jouxtent les fleurons de l'architecture moderne abritant KFC et autres supermarchés. Se poser quelques instants à l'entrée d'une de ces villes nouvelles revient pour nous à un voyage dans le temps. Soudain, c'est l'intemporalité qui nous gagne, nous laissant sans repère et incertains sur le siècle auquel nous appartenons.

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