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Next Steppe : Un couple à pied dans le Gobi
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28 avril 2012

En traversant le Hebei...

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En traversant le nord de la Province du Hebei, nous découvrons une toute nouvelle facette de la Chine. Nous connaissions la luxuriance du Yunnan, les forets denses des contreforts himalayens, les étendues infinies et vierges du plateau tibétain, la folie des grandes villes et surtout l'hospitalité de toutes les minorités rencontrées durant OTHER.
 
Le nord du Hebei est tout autre. C'est une grande plaine aride, cultivée, et qui approvisionne les grands centres urbains du nord-est que sont Beijing et Tianjin.
Par sa fonction de grenier à blé, elle est comparable à la région Île de France qui nourrit en partie Paris.
C'est donc à travers champs que nous avons déambulé ces cinq derniers jours, cherchant toujours à battre la campagne. 

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L'agriculture est basée sur les cultures de printemps (blé, millet, mais, sorgho). Les températures sont encore froides, avec présence de névés et nuits à -10 degrés, et les paysans sont juste en train d'épandre le fumier et de labourer. A cette saison, au Yunnan, le riz était déjà repiqué, en France les semis sont faits depuis plusieurs semaines... Il fait froid sur ce plateau a 1400 m d'altitude en moyenne, battu par les vents du nord !
En complément des cultures, les familles possèdent aussi des troupeaux de moutons, menés extensivement par un berger qui erre sous le vent tout le jour durant. Les cochons et ânes font aussi parti du paysage et ponctuellement un boeuf qui tire une charrue ou quelques poules s'offrent à notre vue.
Nous avons aussi été marqués par la foultitude de serres. Simples tunnels en bambous recouvert de plastiques dans la cour d'une ferme ou énormes tunnels de 100 m de long dignes de nos voisins espagnols, il semble que les premiers rayons de soleil sont mis à profit pour allonger au maximum la saison de culture qui doit être bien courte compte-tenu du climat ! 

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Nous n'avons vu depuis notre départ de Zhangjiakou que très rarement de l'eau superficielle. Point de ru, de rivière, de marais ou encore de lacs, la majorité des dépressions sont à sec. Mais comment vivre au milieu d'un environnement si aride ? Nous avons deux réponses à cette question que revêt pour nous toute sont importance car le marcheur isolé doit boire ! La première est que le nord du Hebei doit recevoir environ 400 mm de pluie par an (800 mm à Paris par exemple) mais essentiellement en été. La sortie de l'hiver est donc sûrement la saison la plus sèche. Compte-tenu des aménagements anti-ruissellement et des barrages que nous avons vu au début de notre périple, on imagine que les pluies doivent être violentes. La seconde explication est le présence d'eau souterraine, à environ 15-20 m. Tous les villages sont équipés de puits où chacun vient chercher son eau, qui à la palanche, qui en chargeant une citerne de 100 litres sur son âne. En parallèle, un réseau d'irrigation hyper développé permet de pomper l'eau des nappes pour alimenter gravitairement de nombreuses parcelles, surtout les plus petites qui sont sûrement destinées aux légumes. Reliques d'un ancien temps, le matériel est décrépit, les maisonnettes protégeant les forages tombent en ruine... mais tout cela permet une certaine subsistance aux ruraux.

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Qui a dit que le plastique, c'est fantastique ? Bolivie, Perou, Chine... le plastique rend sûrement service, mais c'est sans compter sur son temps de dégradation ! Nous sommes toujours aussi choqués par la quantité de déchets qui jonchent même les parcelles les plus éloignées des villages. Par exemple, on verrait dans la photo ci-dessous un bord de champ fleuri de blanc ? ou des boules de coton, une des cultures d'exportation du Hebei ?

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Et bien non, c'est un triste exemple de dispersion du plastique agricole, qui doit servir à limiter le développement des mauvaises herbes sur buttes à en croire les reliquats de la saison passée.

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Bref, nous évoluons dans un paysage à couper le souffle mais pourri pour des décennies selon nos standards français. Car les Chinois ne semblent pas s'en soucier le moins du monde et jettent allègrement tous leurs détritus n'importe ou. Et nous, bien en peine de trouver une poubelle dans ces villages, sommes contraints de jeter nos restes sur le tas qui semble le plus gros... On finit par s'habituer !

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